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lecture analytique 4

Orwell, 1984

I. Une société fictive inhospitalière.

1. un cadre spatio-temporel sordide

> conditions atmosphériques

> une ville délabrée, présentée à travers des démonstratifs « ces perspectives de maisons », « ces murs, ces toits, ce carton... » qui guide le regard et installe une distance péjorative ( « Voilà Londres, pensa-t-il avec une sorte de vague de dégoût »)

>> la laideur domine (« tout était décoloré ») : c’est toute une vision du monde qui est présentée (« le monde paraissait froid »)

 

2. les références au régime soviétique

> culte de la personnalité (le nom Big Brother parodie l’expression « petit père » des peuples)

> plan triennal et choix politiques portés sur l’industrie, architecture monumentale : caractéristiques de l’idéologie soviétique.

>> une réécriture de l’Histoire sous le signe de la parodie

 

3. une fiction qui réinvente le réel

> des inventions : noms de pays, de ministères, d’un langage, du télécran

> une reconstruction du passé de Londres, avec les bombardements et les habitats…

>> une réécriture qui renvoie au projet du titre 1984 = 1948 à l’envers

 

II. Un régime totalitaire oppressant

1. une volonté de contrôle absolu

> une surveillance omniprésente, avec le télécran qui émet et reçoit simultanément (idéal de l’information en direct, sans médiation, sans distance critique...)

> la volonté de traquer la pensée (patrouilles intrusives venues « mettre le nez aux fenêtres des gens », Police de la Pensée)

>> Importance du regard de B B « le visage à la moustache noire vous fixait du regard » « le regard des yeux noirs pénétrait les yeux de Winston »

 

2. l’endoctrinement omniprésent

> un ministère de la Vérité écrasant «  une gigantesque construction pyramidale de béton »

> affiches et discours de propagande

>> saturation de l’espace occupé à « tous les carrefours » par B B

 

3. une menace insinuante

> hélicoptère = une mouche (un parasite) ou une flèche (qui blesse). Le recours à la métaphore est intéressant, on ne peut désigner cette menace de manière directe.

> trajet de l’hélicoptère qui est courbe, qui s’insinue dans la vie privée

>> univers persuasif (agir sur les sentiments, avec les lettres majuscules écrasantes et artistiques...)

 

III. Une déshumanisation des individus

1. la perte de la mémoire

> interrogations et doutes sur le passé de Londres

> effacement des souvenirs personnels

>> importance des négations renvoyant au discours sur soi (autobiographie impossible)

 

2. un monde sans repères

> le règne de l’ironie, avec les slogans paradoxaux

> tous les signes sont susceptibles d’être interprétés (un dos)

>> une société malade, entre schizophrénie et paranoïa

 

3. une ébauche de personnage

> un point de vue limité (à travers le carreau d’une fenêtre fermée)

> le nom est choisi pour sa banalité, c’est un héros anonyme (clin d’oeil à Churchill ?)

>> un personnage hypnotisé, fasciné par BB, dont « le regard pénétrait les yeux de Winston »

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