documents complémentaires

L. De Vinci, L'homme de Vitruve, et Raphaël, L'Ecole d'Athènes

L’homme de Vitruve de Léonard de Vinci

 

L’homme à la mesure de toute chose

Dans ce célèbre dessin, le corps humain est placé au centre d’un cercle, dont la circonférence est touchée par les extrémités des mains et par les pieds. En outre, ce corps est aussi inscrit dans un carré, dont les côtés supérieurs sont atteints par les doigts du personnage. La hauteur de l’homme est égale à la largeur de ses bras lorsqu’ils sont étirés. Pour réaliser ce dessin, Léonard de Vinci s’appuie sur les travaux de l’architecte romain Vitruve qui démontrait la perfection des proportions de l’homme et proposait d’inscrire le corps humain dans un cercle et un carré pour vérifier sa théorie, le cercle et le carré étant considérés comme des formes géométriques parfaites. Ce dessin place l’homme au centre de toute chose en l’inscrivant dans un cercle, dont le centre se situe exactement au niveau du nombril de l’homme. Ce cercle symbolise métaphoriquement l’univers, le cosmos, au centre duquel l’homme se situe.

 

L’œuvre d’un génie universel

Léonard de Vinci n’est pas seulement un artiste. Il est à la fois architecte, ingénieur, inventeur, écrivain, artiste. Ce dessin constitue indéniablement une œuvre d’art, mais aussi une démonstration scientifique de la théorie de Vitruve, comme le prouvent les notes qui l’accompagnent, rédigées en écriture spéculaire (Léonard de Vinci avait pour habitude d’écrire à l’envers). La démarche de Léonard de Vinci a d’abord été d’ordre empirique et scientifique, puisqu’il a observé, étudié et calculé les proportions anatomiques du corps humain. À partir de ses observations et de ses notes, il a défini les proportions idéales de l’homme (et ainsi un idéal de beauté), en calculant la distance entre les différentes parties du corps (ce qui est matérialisé par les droites au niveau des bras, des jambes, du sexe de « l’homme de Vitruve »). Dans ce dessin, l’art utilise les moyens de la science pour permettre de mieux connaître l’homme…

 

l’école d’Athènes de Raphaël

 

L’École d’Athènes évoque la cité athénienne à l’époque d’Aristote et de Platon. Mais, au fur et à mesure que l’on s’approche du spectateur qui regarde la fresque, on s’avance dans le temps avec des hommes de l’Antiquité postérieurs à Platon (Ptolémée), du Moyen Age (Averroès), et même de la Renaissance (Michel Ange). Le but est de montrer le rôle central et fondateur de cette antiquité utopique dans l’élaboration de la philosophie, des sciences et des arts pour les autres époques.

 

 Une volonté de mettre en scène un savoir universel est manifeste : tous les arts sont représentés dans l'encyclopédie vivante qu'est cette galerie de portraits illustres. Il s'agit de représenter la totalité des savoirs, depuis les plus théoriques (à gauche, autour des livres) aux plus pratiques (à droite, autour des outils). Notons que la composition du tableau oppose une partie où règnent la diversité des hommes, avec le mouvement des vêtements, alors que la partie supérieure évoque une architecture qui s'élève vers le ciel et l'horizon.

 

Le regard est invité à progresser vers l'idée de perfection : des formes angulaires au sol vers les formes circulaires au ciel, des personnages courbés ou allongés aux personnages debout, du premier plan à l'arrière plan, etc... la composition, qui s'appuie sur une profondeur de champ et une perspective monumentales, est un itinéraire qui nous fait accéder à un idéal symbolisé par les points de fuite. On retrouve sans doute ici le dualisme entre le monde sensible et le monde des Idées, et l'on peut passer de l'un à l'autre grâce aux hommes illustres qui endossent alors la fonction de démiurges.

 

Horizontalité et Verticalité invitent ainsi à penser le monde sous le signe d'un repère orthonormé à l'échelle de la raison. La structure circulaire et tous les cercles suggérés par la composition insistent sur cette figure géométrique, symbole à la fois de totalité et de perfection.

 

 

 

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