bilan de séquence

dissertation : le théâtre est-il le lieu de la plus grande liberté ?

proposition de plan détaillé

Le couple maître / valet interroge les relations de pouvoir. Ainsi, les textes de notre séquence mettent en scène un pouvoir critiqué (avec Figaro), parodié (avec Sganarelle), et même renversé (avec Ruy Blas) : le théâtre apparaît bien comme un lieu où l’on prend des libertés avec le pouvoir. C’est même la problématique de notre séquence : comment le théâtre conteste-t-il l’autorité, comment le théâtre est-il un lieu de liberté, voire de libération. Cette liberté semble affichée, et même revendiquée : on prend des libertés avec le texte, quand on est metteur en scène, ou acteur. Les métiers du théâtre sont des métiers où la liberté d’expression est maximale et où la liberté du spectateur est au cœur d’une réflexion (identification / distanciation). Mais si on prend des libertés au théâtre, c’est peut-être parce que c’est un lieu particulièrement contraint. Les conditions de la représentation en effet limitent les possibilités (dans le temps dans l’espace), et le théâtre, c’est aussi le lieu des règles et des codes… des conventions. Pour représenter une pièce, il faut aussi des moyens… qui peuvent être donnés par les pouvoirs publics comme dans la Grèce antique ou au 17ème : le théâtre pourrait alors être au service du pouvoir plus qu’au service de sa contestation. Or, briser les règles, c’est un acte libérateur permis au théâtre : en jouant à ce qui est interdit, il y a quelque chose de libérateur. Le jeu autorise l’ouverture des possibles. Bref, le théâtre est un lieu de transgression des règles, et cette transgression est libératrice.

 

 

I. Un espace de jeu : une liberté affirmée

1. Liberté de la mise en scène et de l'interprétation

> possibilité de ne pas être prisonnier du texte, de le couper, de l’arranger (Lorenzaccio, la folie des grandeurs)

> des choix d’interprétation et de mise en scène (Ruy Blas)

2. Liberté du jeu de l'acteur

> la possibilité de l’improvisation (commedia dell'arte)

> jouer à être un autre = une libération (cf mises en abyme des Bonnes)

3. Un discours engagé

> le théâtre est un lieu dépourvu de censure, et peut servir de tribune (Figaro)

> le théâtre a alors un rôle politique (Sartre et Anouilh ont poussé l'engagement jusqu'à proposer un théâtre évoquant la résistance)

 

II. Un espace contraint : une liberté limitée

1. Un espace-temps limité

> la scène et le temps de la représentation (ex : le Soulier de satin et ses 12 heures de représentation)

> les contraintes techniques (lieux et décors impossibles dans Lorenzaccio)

2. L'asservissement du texte

> des didascalies contraignantes (évolution des didascalies de plus en plus envahissantes)

> un texte qui fait référence et autorité

3. le règne des conventions et des règles

> les 3 unités classiques (programme de 2nde)

> un univers de conventions (coups de brigadiers, apartés et monologue dans Figaro)

4. un théâtre au service du pouvoir

> rôle des subventions : missions de service public (cf la pièce L’Enfance à l’oeuvre)

> une obligation citoyenne dans la Grèce antique

> un lieu de propagande : Louis 13 commande le Cid, qui fait l’apologie de l’absolutisme

> endoctrinement lié à la notion d’identification

 

III. Des contraintes libératrices : une liberté subversive

1. briser les règles du théâtre

> refus romantique du classicisme (Ruy Blas)… un théâtre qui ne s'enferme pas dans un genre

> un genre qui se renouvelle en intégrant les outils de la modernité (numérique)

> avec Beckett, on brise aussi les règles du langage et de la conversation.

>> dimension expérimentale = fondamentale

2. renverser les règles sociales

> la parole des valets est autorisée par le jeu : les bonnes / Sganarelle

> un lieu de renversement des valeurs : Figaro, Ruy Blas

3. libérer le spectateur

> la distanciation (Brecht) et l'idéal d'une maîtrise de soi

> la catharis : le spectacle des passions nous en libère.

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