document complémentaire

à la surcharge sonore du texte de Céline correspond une saturation visuelle chez Tardi.

1. Une mise en scène de la déshumanisation :

- à travers la disparition des visages, et la présence de l'uniforme, l'identité est estompée : le seul nom qui apparaît est celui de l'usine, sur l'uniforme qui décidément colle à la peau des ouvriers.

- à travers les oppositions entre l'homme (couleur sombre, en bas de l'image) et la machine (couleurs claires, partie supérieure de l'image), l'homme semble complètement asservi.

2. Une humanisation des machines

- les machines sont en mouvement, elles impriment un rythme... alors que les hommes sont figés

- les machines ont parfois des formes humanoïdes (masques qui semblent surveiller les ouvriers, visages cachés dans les décors, formes humaines des machines...)

3. Un univers de la répétition

- l'utilisation de la perspective, de la profondeur de champ, ouvre un espace sans fin du travail répété à l'infini

- les formes géométriques de l'univers industriel se démultiplient sur les axes horizontal et vertical

4. Une vision tragique

- la composition s'écrase à mesure que le regard progresse dans le sens de la lecture, et cet écrasement est souligné par un point de vue en légère plongée

- le trait tend vers la stylisation des formes : l'effacement du détail vide les êtres de leur substance.