Créer un site internet

textes complémentaires

L'Ile des esclaves et le monologue de Figaro

synthèse sur le texte de Marivaux, extrait de l'Ile des esclaves

 

- Cette scène s'inscrit dans la tradition de la comédie classique. Les noms des personnages et des toponymes évoquent la Commedia dell'arte et les origines grecques de la comédie. Les coups de gourdins font écho à la tradition de la farce. Le procédé du renversement de situation peut rappeler ici le rire carnavalesque qui permettait, de la même manière, d'intervertir les rôles sociaux.

- Un valet plein de maîtrise. Le valet incarne une certaine maîtrise de soi : son discours est de plus en plus raisonné, il prend physiquement un certain recul, et adopte une énonciation moraliste. Le maître, au contraire, ne semble plus maître de lui, il court et se disperse dans l’espace de la scène.

- La comédie bascule vers une critique sociale plus sérieuse. L'évolution des didascalies marque un passage du rire d'Arlequin au désespoir d'Iphicrate. Ce basculement est lisible dans le passage du vouvoiement au tutoiement du maître par Arlequin, ainsi que dans l'opposition entre les temps du passé et le futur dans sa réplique. Le fait que le valet s'exprime à travers une réplique signale également symboliquement qu'il prend la parole, et donc le pouvoir.

 

 

synthèse sur le monologue de Figaro, extrait du Mariage de Figaro

 

 

- Un monologue de personnage héroïque. Figaro semble guidé par un destin qui fait de sa vie un long roman d'épisodes pathétiques. À travers sa tirade, qui constitue un véritable morceau de bravoure, le valet devient à la fois héros et orateur. On est donc, en quelque sorte, dans un moment ou le valet s'élève au rang de dignité d'un héros (de roman / de tragédie).

- Un personnage complexe. Le monologue est ici une pause narrative, visant à donner au valet l'épaisseur d'un individu complexe. L’obscurité qui règne dans l’extrait témoigne d’une part sombre du personnage qui n’est plus une figure stéréotypée.

- Son discours est alors volontiers critique, et on peut voir en Figaro un double de Beaumarchais. La dénonciation des inégalités sociales et de la censure expriment en effet la philosophie des Lumières (sans la liberté de blâmer, il n’est point d’éloge flatteur). L'évolution du valet est ainsi surprenante : le maître a disparu de la scène, et la parole est confisquée par ce représentant du peuple, qui monte sur scène comme on monte sur une tribune !

Ajouter un commentaire