Lamartine et Ponge : l'automne

Comment les différences entre les textes éclairent-elles la démarche des auteurs ?

 

Ces deux textes évoquent l’automne. Cependant, cette saison est l’occasion pour Lamartine de peindre un paysage état-d’âme, alors que Ponge ne convoque aucune forme de lyrisme pour retrouver un rapport plus intime, plus familier avec cette période de l’année. Comment les différences entre les textes éclairent-elles la démarche des auteurs ?

 

Pistes possibles :

 

1. Opposition du prosaïsme de Ponge et du portrait majestueux de la Nature sublimée chez Lamartine.

 

2. Opposition de l’expression de sentiments intimes, mélancoliques, chez le poète romantique, et du refus du lyrisme chez Ponge.

 

3. Opposition entre une saison marquée par une pulsion de mort chez Lamartine, et une saison où le poète met en scène une pulsion de vie, un renouveau qui régénère chez Ponge.

 

4. Opposition d’une tonalité sérieuse, proche du tragique chez Lamartine, et d’un ton plus léger, voire ironique, chez Ponge.

 

5. Peinture d’une saison stéréotypée, où l’automne disparaît finalement chez Lamartine, et d’une tentative de peindre la réalité familière de cette saison débarrassée des stéréotypes hérités du passé chez Ponge.

 

Développement du premier paragraphe :

 

Une première opposition entre ces textes permet de souligner le prosaïsme de Ponge, quand Lamartine peint un portrait sublimé de la Nature automnale. L’automne, chez Lamartine, est une saison célébrée à travers une écriture versifiée. Le dialogue avec la nature s’ouvre sur un « Salut » initial, qui constitue une prosopopée pleine d’emphase. Les bois « couronnés » témoignent également d’une majesté pompeuse. C’est ainsi une nature spectaculaire qui est ici peinte, visant à éblouir les regards contemplatifs du poète esthète : « mes regards, j’aime à revoir, je contemple » rendent compte d’un tableau sublime où l’automne est transfiguré. Ce tableau est également embelli de manière sonore par les allitérations « ce soleil pâlissant dont la faible lumière Perce à peine à mes pieds l’obscurité des bois ». Au contraire, chez Ponge, l’écriture en prose peut expliquer un rapport plus prosaïque, c’est-à-dire plus familier, avec cette saison. La nature est personnifiée, mais à travers des images familières comme la tisane ou la ménagère. Il s’agit en effet, chez Ponge, de restaurer un contact authentique avec cette saison dénaturée par les stéréotypes romantiques. Le langage utilisé, loin de l’emphase romantique, préfère volontiers l’expression populaire d’une « compresse sur une jambe de bois », ou l’expression proverbiale comme « trempé jusqu’aux os ». La familiarité est chez Ponge une manière d’exprimer un rapport de proximité privilégié.

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