séance d'intro

Elephant man, scène de la gare

www.youtube.com/watch?v=sF19L00KbAI

 

 

Définition du monstre : à la frontière humain-inhumain

 

1. Un personnage en dessous de l'humanité :

- Le titre Elephant-man rapproche l'homme de l'animal La notion d’hybridité fait référence à diverses créatures appartenant à la mythologie : le Minotaure (corps d’homme/tête de taureau), les Gorgones (chevelures de serpents), les Centaures (corps de chevaux/tête d’homme), les Sphinx (corps de lions/buste et tête de femmes..

- Le personnage monte, puis descend : la caméra donne l'impression de tourner en rond, dans un mouvement de spirale descendante (infernale). La gare = une sorte de labyrinthe qui cache son minautore. La scène se termine dans les toilettes, image du rejet, du déchet. Les excroissances de J. Merrick franchissent les frontières des normes admises.

>> le monstre pose la question de la limite (entre l'humain et l'inhumain, le normal et l'anormal...). Le masque matérialise cette frontière, et rappelle la dimension tragique liée au franchissement des limites.

 

2. Un personnage exclu de la communauté

- une communauté grégaire, qui sature l'espace avec des plans assez rapprochés (plus d'intimité, pas d'espace pour respirer). On note la progression des personnages qui font face au monstre : enfant, femmes, hommes : c'est une vision totalisante de la société. Les derniers personnages qui interviennent : la police, qui incarne la civilisation (force de l'ordre).

- un pers en opposition : il incarne le chaos (sa démarche, ses formes informes). Ces oppositions sont rendues visibles : plan de dos (masqué) / visage d'enfant (découvert) au début de la séquence, il est seul contre tous, silence contre bruit... Le choix du noir et blanc renforce l'idée d'opposition.

- images d'emprisonnement (le ciel grillagé de la gare / les grilles) et les sons (train, voix, musique, cri : de plus en plus fort) contribuent à créer un climat oppressant.

>> le monstre est piégé dans cet univers labyrinthique, vertigineux.

 

3. Un personnage piégé par l'apparence : une chose à voir

- pulsion visuelle : on est dans l'univers du cinéma, annoncé par le train (qui rappelle arrivée en gare de la Ciotat, qui avait effrayé les spectateurs). Les affiches sur les murs de la gare donnent également dans une mise en abyme l'impression d'être dans un espace de spectacle.

- La foule se transforme d'ailleurs en spectateurs : on relève les cris devant horreur, avec des attitudes théâtrales, et une théâtralisation aussi de l'espace. Le masque rappelle aussi le théâtre antique.

- Mais la foule régresse aussi à un stade animal : elle crie, et ne peut parler (seul Merrick parle). Cette foule, incapable de recul, de distance critique, est étouffante (les plans rapprochés asphyxient le personnage)

>> Le spectacle fait régresser la foule vers un mouvement d'exclusion : le bouc émissaire. C'est quelque part la foule qui devient animale, qui devient un prédateur traquant une proie. Sorte d'hydre effrayante, cette foule en mal de spectacle est monstrueuse ! Ici , condamnation de la société du spectacle, avide de bêtes de foires.

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