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Crime et Châtiment

document complémentaire

Analyse d'un procédé : les répétitions, omniprésentes, et structurant le passage :

 

Relever les motifs qui reviennent : comment les interpréter ?

 

  • les battements du coeur et les sensations du criminel : ces répétitions rythment l'adrénaline du personnage, c'est le tempo du passage. On remarque que ce sont souvent des sensations sonores (il colle son oreille, appuie sur la sonnette) qui renvoient à l'intériorité du personnage. Ce sont souvent des coups (de coeur , de sonnette, de hache)... Les répétitions servent donc ici à créer le suspense en nous faisant vivre le meurtre dans le point de vue du criminel.

 

  • la perte de la maîtrise de soi / de son corps : à travers sa voix d'abord (« sa voix ne lui obéissait pas », puis « il n'avait jamais pensé dire ça »), son corps semble ne plus lui répondre. Puis on insiste sur la perte de ses forces : son corps ne répond plus vraiment et agit machinalement : « il sortit la hache en n'ayant presque pas conscience de lui-même ». On peut se demander si le personnage agit ou s'il est agi. « Il laissa retomber le marteau de la hache sur le crâne »... autrement dit, il n'agit pas vraiment, il laisse faire... Les répétitions servent alors à déculpabiliser le criminel.

 

  • le regard de la vieille : Si Raskolnikov écoute (ouïe = sens qui permet une intériorisation du monde), la vieille, au contraire, regarde (vue = sens qui permet de s'extérioriser). Ses yeux dévisagent sans cesse notre personnage : même morte « ses yeux écarquillés » semblent vouloir « sauter à l'extérieur ». Ce regard insoutenable est celui de la mauvaise conscience de Raskolnikov : il se sent regardé car il se sent coupable. C'est sa mauvaise conscience... On comprend alors que le criminel cherche à ne pas se salir, c'est à dire à ne pas rendre voyant son crime... Les répétitions servent ici à faire entendre la mauvaise conscience ou la mauvaise foi du criminel.

 

  • le souvenir de Raskolnikov : à deux reprises, on sait que la scène est revécue par Raskolnikov : « il se souvenait de tout cela plus tard » / « il se souvint plus tard ». Cette scène est imprimée dans la conscience du criminel et revient ainsi sans cesse, dans un éternel retour de la faute tragique. Le châtiment consiste à revivre son crime sans fin... La répétition est aussi un chatiment.

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