Créer un site internet

séance 1 : corpus

comment la description de la nature intervient dans les 3 extraits ?

Séance 1 : corpus type bac : textes p 142 à 144

comment la description de la nature intervient dans les 3 extraits ?

Objectifs : présenter les textes et enjeux de la séquence / revoir la méthode du corpus

comment la nature intervient-elle dans les trois extraits :

Intro :

1. présentation du corpus = Les trois textes, empruntés à des romans du 19 et 20ème siècle, mettent en scène des héros masculins, figures de meurtriers : Laurent, Tchen et Meursault commettent un assassinat. Les auteurs inscrivent ces actes dans un cadre qui souligne leur gravité.

2. reprise de la question = comment la nature intervient-elle alors dans ces trois extraits ?

 

Recherche d'idées directrices

1. Les scènes ont des éclairages qui permettent de dramatiser les actes criminels. Il s'agit de donner à voir un véritable spectacle : le décor met en lumière la monstruosité des meurtriers. Chez Zola et Malraux, le crime est nocturne. Le paysage crépusculaire de Thérèse Raquin insiste sur la lumière qui décroit au fur et à mesure que le meurtre se prépare. Le décor « rougeâtre » devient « blanchâtre », on a ainsi une dramatisation du paysage. De même, l'indication « minuit et demi » qui ouvre La Condition humaine rappelle l'heure du crime et l'importance de la nuit, en concordance avec le meurtre. La seule lumière est extérieure, elle « venait d'un building voisin ». Comme chez Zola, on insiste ainsi sur le suspense. Au contraire, chez Camus, la scène se passe en plein jour, en plein soleil. La lumière est vive et ardente, associée à des images de feu, de brûlure. Si on peut lire les textes de Zola et Malraux comme des descentes aux enfers dramatiques, dans l’Étranger, on est déjà en enfer.

 

2. Les sons et les silences participent à la construction d'un paysage symbolique.

Dans Thérèse Raquin, le déclin de la lumière correspond à la montée du silence. On entend au loin des chants de canotiers, si bien que l'impression d'isolement est renforcée. De la même façon, chez Malraux, le bruit de la ville, à travers l'évocation des klaxons, permet de renforcer l'opposition entre la ville lointaine, et la chambre. Dans les deux cas, l'humanité est mise à distance, comme si les personnages perdaient leur humanité à mesure que le meurtre se précise. Ce silence installé, chez Camus, est rompu par la détonation « j'ai tiré encore quatre fois ». La scène, entre silence et bruit assourdissant, est en tension entre ces deux extrêmes.

 

3. La nature participe au crime. On n'est pas seulement dans une description, mais le paysage s'anime et son statut, entre témoin et acteur, est celui d'un véritable personnage.

Chez Zola, la nature constitue le témoin du forfait. Le meurtre est inscrit dans le décor naturel « la campagne sent la mort venir », et le changement de saison peut être symbolique. Dans le texte de la nature est inscrit le destin des personnages : apparaît ici une dimension tragique qui est développée chez Camus. Le soleil et la mer semblent en effet mouvoir Meursault, qui subit la scène plus qu'il ne la dirige. Le personnage est aveuglé, dépossédé de ses sens, il est la marionnette de la nature. Chez Malraux, la nuit cristallise les sentiments du personnage, son angoisse : la nature apparaît ainsi comme une sorte de metteur en scène qui se joue des hommes.

 

Conclusion : Entre paysages urbains et paysages de campagnes, les lieux sont dans les trois textes des zones de frontières : l'aquatique et le végétal se fondent chez Zola, comme le soleil et la mer chez Meursault, ou l'extérieur d'une ville agitée et l'intérieur d'une chambre chez Malraux. La nature met en scène un franchissement qui nous fait basculer vers l'horreur. Elle semble alors participer à la scène.

Ajouter un commentaire