bilan de séquence

ce qu'il faut retenir pour préparer l'entretien

Pour répondre à la problématique : La puissance des femmes...

 

- une dimension sociale : les femmes peuvent renverser les valeurs de la société. La femme peut incarner l'idéal d'une société (princesse de Clèves), renverser cet idéal (Marquise de Merteuil), ou le parodier (Verdurin). La femme étend son emprise dans l'univers public (la cour / le salon) ou privé (chambre, relation épistolaire).

 

- une dimension sexuelle : les femmes peuvent également renverser les rapports de force. Les rapports de domination et de soumission sont en effet remis en question : la rivalité entre les époux Verdurin est sans appel, et Muffat est conscient de sa propre déchéance. La femme héroïque est celle qui élève sa condition au-dessus de l'image stéréotypée de la soumission.

 

- une dimension textuelle : les femmes sont surtout de puissantes machines à rêves, qui reprennent le mythe de la muse inspiratrice. La description, volontiers superlative, peut ainsi prendre une dimension poétique et nous fait entrer dans le plaisir du texte, dans une forme de séduction du lecteur. Le héros féminin est érotisé, capable de fasciner.

 

Entre héros et anti-héros

 

- la femme puissante n'est cependant pas toujours un modèle. L'identification est même de plus en plus difficile au fil des siècles. Héroïne négative, Merteuil a une puissance diabolique, comme Nana détient un pouvoir destructeur. Enfin, Verdurin est puissante, mais règne sur du vide, du vent…

 

- On est loin de la dimension épique du héros masculin, qui impose une définition du héros sur le modèle chevaleresque : le héros masculin fait surgir la force, et la met en spectacle. En revanche, les héroïnes font surgir la beauté, et elles la mettent en scène (Vénus / Narcisse) : s'il y a un héroïsme féminin, parce qu'elles font triompher la beauté.

 

- L'image de la femme connaît ainsi une évolution qui va vers la dégradation. Le héros de roman évolue avec une crise d'identité à la fin du XIXème. De même, l'image de la femme est dégradée : la courtisane renvoie à une forme de duplicité (vie choisie et luxueuse / subie et misérable) comme le portrait des héroïnes est sous le signe du masque.

 

La construction du portrait

 

- une description qui tend vers le mythe. La femme est plus rêvée que vue, plus fantasmée que réelle. Les références à Méduse, Vénus, Salomé, la sirène (Verdurin) en témoignent et ouvrent vers l'imaginaire d'une féminité dangereuse, destructrice et castratrice. La femme, c'est le désir et la tentation de l'interdit, l'invitation à la transgression, l'incarnation de la pulsion. Sa force, c'est celle du désir qu'elle fait naître.

 

- des portraits qui relèvent de la vision plus que de la vue : les regards sont éblouis, la vue est excédée, les points de vue se multiplient pour saisir un portrait qui se dérobe, un être insaisissable. La femme est un défi pour la description, c'est un objet d'une beauté dont on ne peut rendre un équivalent, c'est un idéal esthétique.

 

- l'ambivalence et l'ambiguïté : une figure de la duplicité. Les destins positifs / négatifs des personnages, la condition ambiguë de la courtisane, le thème du théâtre et du masque… La femme est double, comme signale l'image récurrente du miroir.

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