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deux mises en scène de Ruy Blas

La folie des grandeurs et la mise en scène de R. Roulleau

La Folie des Grandeurs, de G. Oury : la scène du bain

Il s'agit de montrer la dimension comique de la relation maître/valet à travers cette scène de parodie de flatterie, qui joue sur les notions de grandeur et de petitesse. Le personnage du valet, plus grand que le maître (physiquement et scéniquement), doit « grandir » son maître.

On notera que cette scène joue alors sur l'opposition entre l'apparence et le réel : alors que Salluste se met à nu, il désire être habillé de compliments. Dans le bain qui mousse démesurément, le personnage veut se « faire mousser ». Le passage devant le miroir fait cependant éclater le mensonge de la flatterie. L'insistance sur le nettoyage des oreilles laisse supposer que Salluste n'entend pas bien, qu'une partie de la vérité… que ce qu'il veut (il est bouché).

La scène refuse tout réalisme : le décor est improbable, le jeu de scène est impossible (linge dans les oreilles), le discours insultant du valet rappelle le jeu proche de la farce de Sganarelle face à Don Juan… le cinéma est ici proche du théâtre dans une séquence proche d'un sketch, d'une saynète.

 

Cette scène annonce la mise à nu de Ruy Blas, qui, dans la scène du meurtre, ôte son costume, quitte son nom d'emprunt (Don César), et révèle sa véritable identité. (gestuelle : il enlève son manteau pour faire apparaître l'habit du valet).

 

Ruy Blas mis en scène par Rouleau :

la mise en scène se veut fidèle historiquement : le décor et les costumes rappellent l'Espagne de manière réaliste. Le jeu des personnages vise également à favoriser une identification maximale, soulignée par le point du vue, proche du cinéma.

Les azulejos et le carrelage au sol évoquent un échiquier, à l'heure où la reine et le pion mettent Salluste en échec. L'espace est saturé, par les meubles, par les déplacements des personnages, par les paroles : difficile de respirer, dans ce moment où les personnages sont en gros plans. Même la musique donne une impression de saturation de l'espace sonore. Difficile de rendre compte du souffle épique de la scène dans ces conditions, les déplacements des personnages sont limités, et le metteur en scène insiste moins sur le jeu que sur la diction pour rendre compte du dynamisme du passage.

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