Marivaux l'Iles des esclaves

Document complémentaire

- Cette scène s'inscrit dans la tradition de la comédie classique. Les noms des personnages et des lieux évoquent la Commedia dell'arte et les origines grecques de la comédie. Les coups de gourdins font écho à la tradition de la farce. Le procédé du renversement de situation peut rappeler ici le rire carnavalesque qui permettait, de la même manière, d'intervertir les rôles sociaux.

- Un valet plein de maîtrise. Le valet incarne une certaine maîtrise de soi : son discours est de plus en plus raisonné, il prend physiquement un certain recul, et adopte une énonciation moraliste. Le maître, au contraire, ne semble plus maître de lui, il court et se disperse dans l’espace de la scène.

- La comédie bascule vers une critique sociale plus sérieuse. L'évolution des didascalies marque un passage du rire d'Arlequin au désespoir d'Iphicrate. Ce basculement est lisible dans le passage du vouvoiement au tutoiement du maître par Arlequin, ainsi que dans l'opposition entre les temps du passé et le futur dans sa réplique. Le fait que le valet s'exprime à travers une réplique signale également symboliquement qu'il prend la parole, et donc le pouvoir.

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