le drame romantique

La théorie du drame romantique :

> Stendhal publie Racine et Shakespeare en 1823-1825, et affirme sa préférence pour Shakespeare « Le romanticisme est l’art de présenter au peuple les œuvres littéraires qui dans l’état actuel de leurs habitudes et de leurs croyances, sont susceptibles de leur donner le plus de plaisir possible. Le classicisme au contraire leur présente la littérature qui donnait le plus grand plaisir à leurs arrière-grands-pères ». Selon Stendhal, Racine était romantique à son époque, mais ne l’est plus au 19ème.

> Hugo poursuit dans la Préface de Cromwell cette opposition entre romantisme et classicisme : pour lui, la nature humaine se définit par la duplicité, le bien / le mal, le corps / l’âme, et le drame qui représente l’homme complet doit abandonner la distinction des genres pour réunir « le sublime et le grotesque », le pathétique et le comique. Les règles classiques sont abandonnées, ce qui annoncera la bataille d’Hernani en 1830.

Lorenzaccio, drame romantique, drame historique

> En s’inspirant de la Storia Fiorentina, de Varchi, Musset recrée la Florence du 16ème, et insiste sur l’instabilité politique d’une Italie qui n’a pas encore constitué son unité. Florence est déchirée par les grandes familles qui se querellent, Rome et la papauté, Charles Quint et le Saint Empire germanique, François 1^er et ses rêves d’expansion…

> Lorenzaccio est ainsi proche de Hamlet par sa reconstitution historique, par les tableaux nombreux de scènes variées, par les changements de lieu, de tons, la multitude des personnages et la présence du peuple tout entier.

Lorenzaccio, miroir de la France de 1830

> Florence ressemble à la France d’après la Révolution de Juillet. Les républicains français ayant tenu à l’écart les étudiants et les ouvriers, ont échoué dans la mise en place d’une république. Louis-Philippe succède à Charles X. Le peuple se révèle insouciant, les commerçants ne veulent que l’ordre qui favorise leurs affaires…

> Cependant, Musset n’est pas engagé : il ne prend pas parti pour une cause ou un idéal politique. Il révèle plutôt son pessimisme ou son nihilisme. Lorenzo comme de nombreux jeunes romantiques, est victime du mal du siècle

Lorenzaccio, drame romantique, est une confession de son auteur

> le jeune idéaliste a fait très tôt l’expérience de la débauche « Lorsque j’étais encore pur et naïf, le vice me paraissait un monde admirable » (Confession d’un enfant du siècle) et les mots « J’aime le vin, le jeu et les filles » pourraient être les siens.

> Comme son héros, il est hanté par une pureté originelle et son obsession du double constitue un thème récurrent qui structure toute son œuvre.