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C. Colomb et Lévi-Strauss

Journal de C. Colomb

 

Un portrait émerveillé :

Le regard de Colomb est fasciné. La nudité est soulignée : elle évoque le paradis originel et assimile ce nouveau monde à un nouvel Eden. La diversité des couleurs et des parties peintes (visage, corps, yeux…) témoigne ensuite de la fascination de Colomb devant cette diversité dans l'éloge hyperbolique et les connotations très positives.

 

Une vision critique

La nudité n'est pas perçue comme une proximité avec la nature, mais comme une preuve de dénuement. Les sauvages n'ont pas le sens de la valeur des objets.

Les armes et leur comportement pacifique sont décrits : la faiblesse ou la fragilité est ainsi soulignée (on note qu'ils sont tous jeunes, ils ne vivent pas vieux).

Comme le journal est destiné au Roi d'Espagne, on peut lire cette page comme l'annonce d'une conquête facile…

 

Colomb et Montaigne :

On partage le regard des Européens uniquement. Le décalage dans la générosité des dons rappelle les Essais : les Espagnols apportent « quelques bonnets rouges », quand les Indiens apportent tout ce qu'ils possèdent (diversité des cadeaux). Cependant, Montaigne prête aux Indiens sa voix, ses discours, son raisonnement, insistant ainsi sur leur logique, leur culture, quand Colomb insiste sur leur fragilité et leur dénuement. Montaigne les présente aussi comme des victimes de la colonisation.

 

Levi-Strauss, Tristes Tropiques

 

Prolongement 1 : Colomb, un « ancien voyageur »

La description que fait Lévi-Strauss du voyageur ancien « confronté à un prodigieux spectacle dont tout ou presque lui échappait » correspond bien à l'image qu'on peut se faire de Colomb au travers de sa description des Indigènes. L'admiration qu'il montre pour leur beauté et celle du décor dans lequel ils vivent tient davantage à sa représentation du paradis terrestre. Prisonnier de sa culture, il ne peut expliquer ce monde inconnu qu'à travers sa religion et sa civilisation dans un ethnocentrisme omniprésent. Incapable de saisir la différence, il ne perçoit que la dégradation et la corruption de ce qui a pour lui de la valeur et de l'importance.

 

Prolongement 2 : « Lévi-Strauss, héritier de Montaigne »

Levi-Strauss, comme Montaigne, fait de l'humanité la condition d'accès à la connaissance de soi. C'est parce qu'un homme connaît la dimension irréductible de sa condition et son appartenance à une communauté qu'il peut essayer son entendement, confronter les points de vue et accéder à un savoir. La différence tient peut-être en une dimension plus évolutive de l'humanité chez Lévi-Strauss. L'homme a toujours un temps de retard pour saisir un objet qui lui échappe, mais qui le fait aussi évoluer, rendant possible une plus large compréhension du monde...

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