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corpus société de consommation

textes de Zola et Perec

I. Une célébration de l'objet par les consommateurs

1. Des descriptions épiques : chez Zola : les objets deviennent des paysages grandioses d'abondance, d'excès (vocabulaire du paysage et de l'exotisme, énumérations, longueur des phrases). Chez Perec : les vitrines deviennent un miroir de la ville, une ville dans la ville (mise en abyme)

2. La mise en scène des vitrines : chez Sarraute, les lumières et le décor font de la vitrine un spectacle (champ lexical du théâtre, blancheur spectaculaire des vitrines). Chez Zola : cette mise en scène de l'abondance fait rêver les consommatrices (le vocabulaire du théâtre, l'importance du tissu qui rappelle le costume, l'apparence)

3. La consommation devient un véritable rituel sacré : chez Perec, la promenade devant les vitrines est une habitude (l'imparfait d'habitude et les indices de temps rendent la promenade mécanique). Chez Sarraute : le déplacement de la foule ressemble à une procession (le pronom « ils » renvoie à l'anonymat universel de cette foule)

La critique de la société de consommation s'appuie ainsi sur une vision sacralisée des objets. L'objet fait rêver, il agit sur l'imaginaire des consommateurs au point de les aliéner.

 

II. Une fascination terrifiante pour les objets

1. Un univers de manipulation : chez Zola, les énumérations et répétitions reprennent le bourrage de crâne du discours publicitaire. Chez Sarraute, les personnages sont médusés devant une poupée qui clignote, et le rythme de la phrase insiste sur la dimension hypnotique de cette scène.

2. La déshumanisation : chez Perec, la dernière phrase fait éclater le scandale de l'aliénation : les objets définissent le sens de la vie des personnages (ironie et progression du texte). Chez Sarraute : la foule avance de façon mécanique, se pétrifie progressivement (champ lexical de la pétrification, image mythique de la poupée / méduse). Chez Zola, les objets deviennent grammaticalement sujets de verbes d'actions...

3. Un monde à l'envers : chez Perec : confusion de la vraie vie et de la vie derrière les vitrines (« là était la vraie vie » = un paradoxe). Chez Sarraute : les enfants ont des attitudes plus responsables que les adultes (inversion des rôles).

L'objet devient un véritable sujet, et les hommes deviennent mécaniques : la fascination pour les objets menace la société.

 

III. Une critique sociale

1. Le règne de l'apparence : chez Perec, la vitrine est un monde de reflets, de lumières artificielles (chp lex de la lumière). Chez Zola, les objets disparaissent dans la phrase derrière les adjectifs et les images

2. Un monde d'errance : chez Sarraute, le texte se construit à partir de la déambulation des foules dans un univers sordide, macabre. Chez Perec, l'énumération rend compte d'un univers labyrinthique, dépourvu de sens.

3. La consommation comme pulsion de mort : chez Sarraute : mort de l'individu qui n'existe que dans la masse (qui se pétrifie elle-même). Chez Zola : le désir de se fondre avec les objets, de se perdre en eux montre qu'on est prêt à sacrifier son être pour avoir / reprise du mythe de Narcisse qui se perd dans un reflet idéal...

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